Prénom: Mahira
Nom: Jin
Âge: 28 ans
Planète: Ek Chuah
Classe: Mercenaire
“Benissimo. Hai finito il tuo lavoro. Allora puoi fare tutto lo che vuoi, sei libera. Ma attenzione, ti osserviamo...”
C'est en ces termes que mon patron m'a virée. “Tu es libre” mon oeil... Et il ose me dire qu'ils continueront à m'observer... Tout ça pour avoir liquidé la mauvaise cible. Quelle idiote! J'ai atteint une victime potentielle d'un de mes collaborateurs, et maintenant, je suis foutue! Il ne faudrait surtout pas que la nouvelle se répande trop vite, sinon, je suis carrément dans le pétrain.
Il me semble toujours que j'ai tué la bonne personne, car j'ai toujours ce souvenir de la photographie de ma cible... Et elles se ressemblent en tout point. C'était peut-être à cause de mon rôle au sein de l'Organisation. L'auraient-ils découvert? J'en doute encore, j'ai oeuvré dans l'ombre assez longtemps pour savoir déjouer la surveillance... Tout en marchant, je scrute les alentours. Aucun signe des surveillants. Ils peuvent être partout, sans jamais broncher. Je dois avouer qu'ils excellent en leur domaine, mais ils pourraient surement se rendre plus utiles que d'épier les chasseurs de prime... Non mais, qui a eu la brillante idée de les amener par ici? Maintenant, nos victimes en prennent à leur service pour repérer les prédateurs... Et nous, on nous empêche d'augmenter notre prime de succès, au risque d'y passer nous-mêmes. Le métier n'est plus ce qu'il était.
Une seconde. Je sens un regard sur moi. Deux secondes. Mon détecteur de mouvements émet des vibrations rapides. Quelqu'un ou un groupe vient, c'est ce que mon appareil m'indique. Trois secondes. Quatre. Cinq. Plus personne autour de moi, plus rien... Mauvaise augure... Lorsque toute la population se cloître en ses murs, c'est signe d'un assassinat, point. Six secondes. Sans m'attarder davantage, je fonce dans la première ruelle. Sept secondes, huit, neuf, dix. Je grimpe à l'aide de mon pistolet-laser, qui projète une corde laser tout en haut de l'édifice décrépit. Onze secondes, douze, treize, quinze, dix-huit, vingt-deux, vingt-sept, trente-quatre... Ces secondes représentent des heures pour moi, et ces tirs au plasma de véritables bombes. Une intense brûlure prend naissance dans le bas de mon dos, près de ma colonne. Je continue à grimper malgré tout. Pas le temps de s'arrêter. Quarante-cinq secondes. J'arrive au sommet et...
“Trop lente, vous êtes trop lente, me lance un homme en noir.
- Je prendrai cela pour un compliment... Comment avez-vous monté avant moi?
- Vous êtes trop lente, me répète l'inconnu.
Entre deux souffles coupés, je réussis à lui répondre.
- Mais non, voyons, je ne suis qu'une simple mercenaire!
Il observe mon sourire, satisfait. Quelle mouche l'a piqué? Et pourquoi cet air de militaire... Et cette foutue brûlure...
- J'ai une commande pour vous. Vous serez bien payée.
Je m'assis, tout en dévisageant mon agresseur-peut-être-patron. Je feins d'être en pleine forme. Je dois avoir l'air pitoyable à ses yeux... Je n'ai même pas réussi à camoufler une grimace de douleur. Je décide alors de jouer double. Tout ou rien.
- Et quelle serait cette offre? Je m'efforce d'articuler, alors que ma blessure me fait de plus en plus souffrir.
- Vous devriez traiter cette vilaine égratignure, ou vous risquez de tomber inconsciente. Je ne désire nullement discuter avec une coquille, me dit-il simplement.
J'obéis. Je ne sais pas très bien pourquoi, mais je fais exactement ce qu'il dit. Je sors un tire-douleur, une sorte d'arme à feu miniature, avec à son extrémité une petite boule grise. Après m'avoir injectée des nano-fibres, qui aideront à refermer et guérir la plaie, je me remets debout.
- Vous ne m'avez toujours pas mentionné la moindre information sur ce travail.
- Vous n'avez rien à savoir, autre le fait que vous devez vous infiltrer au sein du Conseil. Pas de sang, juste des renseignements, me précise-t-il. Je vous ai choisie pour votre profil, puisqu'il y a une femme au sein de ce Conseil qui vous ressemble vaguement. Avec une transformation, vous pourrez vous faire passer pour cette femme.
Je n'en reviens pas! Des renseignements? Je ne suis pas très douée dans ce genre d'affaires... C'était peut-être ça, l'avertissement. Ti osserviamo.
- Et à quel prix? M'enquiers-je.
- Oh, bien simple. Vous le fixez. L'inconnu se retourne.
Tout en s'en allant, il ajoute: non oblia di venire quì domani. Li attendo alle dodici.”
Étrange.